L’état de santé et la progression de la grossesse déterminent peut jeûner ou non durant le ramadan. Le Coran permet à toute femme enceinte de ne pas jeûner durant le ramadan et de reprendre ce jeûne plus tard après l’accouchement.
Cette permission est particulièrement applicable quand le jeûne expose le bébé ou la mère à des dangers. Bien que la décision de pratiquer le jeûne est personnelle, on recommande toujours d’en discuter avec le ou la médecin ou la sage-femme.
Si une femme enceinte décide de jeûner durant le mois du ramadan, elle doit veiller à combler ses besoins et surveiller les signes et symptômes avant-coureur d’une complication.
Les contre-indications du jeûne pendant la grossesse
Les effets du jeûne sur la grossesse ne sont pas encore bien documentés. La science n’a pas démontré d’association entre le jeûne du ramadan et le risque de complication chez le bébé ou la maman (prématurité ou bébé de petit poids), si la femme enceinte est en santé et que la grossesse progresse bien. Comme chaque grossesse est unique, les recommandations doivent donc être individualisées. Cette décision doit être donc être prise après discussion avec le médecin ou la sage-femme.
Le Dispensaire diététique de Montréal respecte le choix de jeûner ou non de chaque femme. On déconseille toutefois le jeûne du ramadan si l’une des situations suivantes se présente :
- Retard de croissance ou risque de bébé de petit poids;
- Perte de poids ou gain de poids de la mère insuffisant;
- Diabète (quel que soit le type);
- Grossesse gémellaire ou multiple;
- Anémie;
- Hypertension gravidique et prééclampsie;
- Contractions prématurées;
- Risque d’accouchement prématuré;
- Malaises persistants : nausées, vomissements, mal de tête ou fatigue extrême.
- Quelques facteurs à considérer
- Les femmes enceintes ne présentant aucune contre-indication qui décident de jeûner doivent considérer les facteurs suivants :
- La période du ramadan, variable d’une année à l’autre
Si le ramadan se déroule l’été, la période de jeûne est plus longue et la chaleur augmente le risque de déshydratation. Il faut donc surveiller les signes de déshydratation et minimiser l’activité physique durant les heures chaudes de la journée.
- Le stade de la grossesse
Un jeûne durant le premier trimestre peut empirer les nausées et les vomissements. Quant au troisième trimestre, il s’agit d’une période de croissance intense du bébé qui demande beaucoup d’énergie. En effet, le bébé à naître prend près des deux tiers de son poids total durant cette période. Un jeûne pourrait compromettre la croissance du bébé si la maman ne parvient pas à avoir une alimentation variée et équilibrée.
- L’état de santé avant la grossesse
Une maladie chronique (maladie cardiovasculaire, diabète, Crohn, etc.), une carence nutritionnelle (par exemple, une anémie avant la grossesse) ou un autre problème de santé peuvent remettre en question la décision de jeûner.
Les femmes enceintes qui envisagent de pratiquer le jeûne durant le ramadan peuvent bénéficier d’un suivi par un ou une nutritionniste. Dans certains cas, le jeûne en alternance pourrait être une option (une journée de jeûne suivie d’une ou de deux journées sans jeûne).